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Le chiffre du mois

 

5 millions 

C'est le nombre d'utilisateurs sur la plateforme Chinoise de MOOCs XuetangX.

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Quoi de neuf en e-éducation ? 

(octobre - novembre 2016 )

 

MOOCs, e-learning

Coursera, qui propose désormais la possibilité de mensualiser les paiements de ses cours, a amélioré le suivi de la progression pour ses apprenants avec un nouveau tableau de bord. Autre nouveauté, la plateforme intègre désormais un éditeur de code à l'intérieur de ses cours.

Unow structure son offre de MOOCs pour répondre aux enjeux de transformation digitale des entreprises.

Udacity lance un nano-diplôme sur la réalité virtuelle en partenariat avec Google et HTC. 

Le journal du Net a publié un article intéressant sur les métiers nécessaires dans la création de MOOCs.

Khan Academy souhaite proposer des diplômes dont la portée serait internationale.

Le projet Class'code a ouvert officiellement ses deux premiers Moocs lors de la journée "Décodez le code"

Amazon poursuit ses efforts sur le marché du e-learning et du recrutement en ligne avec AWS Educate, une initiative visant à "fournir aux étudiants et aux professeurs des ressources pour accélérer les efforts d'apprentissage liés au cloud".

Formation professionnelle

Thierry Mandon annonce le lancement d'un deuxième appel à manifestation d'intérêt pour le développement de la formation tout au long de la vie dans les établissements d'enseignement supérieur.

Partenariats, financements

SpeachMe, la startup nantaise spécialisée en capsule vidéos interactives, lève 2,2 millions d’euros pour se faire une place sur le marché du micro-learning.

Noodle Partners, qui accompagne les universités dans le développement de leur offre de formation en ligne, lève 4 millions de dollars pour aider ses clients à créer des diplômes en ligne.

OpenClassrooms s'associe avec la société Ornikar pour proposer une formation au code de la route.

La société californienne CodeSpark lève 4,1 millions de dollars pour enseigner le code aux enfants grâce au jeu.

Google, Facebook, Amazon IBM et Microsoft ont signé un partenariat pour travailler sur l'intelligence artificielle.

Coorpacademy, startup spécialisée en formation professionnelle, en ligne lève 10 millions d'euros.

Le Groupe M6 s'est associé à la société Elephorm, spécialisée en production de contenus vidéo de e-learning.

Apple ouvre une formation à la programmation en partenariat avec l'université de Naples.

Technologies, numérique

La Grande École du Numérique a été consolidée par un partenariat public-privé. Un deuxième appel à labellisation a été lancé en octobre. 

La nouvelle loi pour une République numérique est entrée en vigueur le 7 octobre dernier.

La plateforme Duolingo, spécialisée en apprentissage des langues, va inclure des chatbots dans ses cours.

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Dossier : "Regards croisés sur la Grande École du Numérique : quel avenir pour les apprenants ?"

Ce dossier propose une série de témoignages, responsables d'organismes et diplômés, sur les formations labellisées Grande Écoles du Numérique. Il s'intéresse tout particulièrement à la question de l'insertion professionnelle des participants à ces nouvelles formations.

Le numérique connaît aujourd'hui une expansion sans précédent et ce marché est vecteur d'emploi : en juin dernier, le moteur de recherche d'offres d'emploi Adzuna recensait pas moins de 105 000 offres d'emploi et de stage dans le secteur du numérique et de l'informatique. La dynamique de l'emploi est en effet très positive dans le secteur, avec plus de 94% de CDI et des salaires confortables. En parallèle, les associations professionnelles comme Munci, première communauté professionnelle en France dans les métiers du numérique, ont noté une véritable explosion de la formation, notamment en développement web. Il faut toutefois nuancer cette situation car il existe aujourd'hui une véritable pénurie de profils adaptés aux besoins, comme en atteste le dernier baromètre People in Tech de Tech in France. Cette association a lancé un appel, en insistant notamment sur la nécessité d'un plan national sur l'emploi dans le numérique. 

C'est dans ce contexte de métiers en tension que la Grande École du Numérique a vu le jour. Lancé par le Président de la République en septembre 2015, ce programme a un double objectif : "apporter une réponse à la croissance des besoins d’emplois sur des compétences numériques et en faire bénéficier les personnes les plus éloignées de l’emploi et de la formation, en particulier les jeunes, les femmes et les publics issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville." En février dernier, le gouvernement annonçait la labellisation de 171 formations dans le cadre de la Grande École du Numérique. Preuve de l'importance de l'initiative, une enveloppe de 5 millions d'euros a été allouée aux premières formations labellisées, et ceci dans le cadre du Programme Investissements d'Avenir "Projets innovants en faveur de la jeunesse". Récemment, une seconde vague de labellisation a été lancée et, afin de coller au plus près aux attentes des entreprises du secteur, des acteurs privés tels que Google, Cap Gemini ou encore le syndicat Syntec Numérique se sont joints au groupement d'intérêt public en charge de l'initiative. L'objectif annoncé est de former, d'ici 2017, 10 0000 personnes aux métiers du numérique, dont "30% de femmes et 50% de jeunes peu ou pas qualifiés, ni en emploi, ni en formation". A ce jour, 4 000 personnes ont déjà bénéficié de ce type de formation. Créée afin de "stimuler la formation française dans les métiers du numérique", la Grande École du Numérique est devenue en moins d'un an le catalyseur de formations en développement web courtes et qualifiantes, localisées sur l'ensemble du territoire. 

La plupart de ces organismes proposent des formations de 3 à 6 mois, certaines parfois plus longues. Rares sont celles qui sont gratuites : les frais d'inscription se situent généralement autour de 5000€. Les profils de ces écoles sont aussi variés que les candidats qu'elles recrutent, de tous âges et de tous horizons professionnels. Les formations s'adressent en grande partie à des personnes en reconversion, à des demandeurs d'emploi, désireux de changer de vie et de participer eux aussi à ce qui s'apparente à une véritable ruée vers l'or du numérique. L'âge moyen des apprenants se situe autour de la trentaine, même si on retrouve également des publics plus jeunes (16-17 ans) ou plus âgés (60 ans). Une grande attention est accordée au public féminin, qui constitue entre 20 et 30% des inscrits, la parité étant l'un des objectifs majeurs de ces écoles. La plupart délivrent une certification de niveau III, reconnue par le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), et qui équivaut à un bac +2. La courte durée de ces formations est un vrai plus pour ces profils en demande de formations concrètes, rapidement applicables dans le monde du travail. 

Mais, dans un marché encore dominé par des candidats de niveau Master, avec une valorisation des "soft-skills" encore largement minoritaire, comment ces futurs développeurs sont-ils accueillis sur le marché du travail ? Nécessitent-ils un accompagnement particulier pour favoriser leur insertion professionnelle ? Quelles sont les clés pour convaincre les recruteurs d'embaucher ces profils d'un genre nouveau ? En bref, quel avenir pour ceux qui ont fait la Grande École du Numérique ? Afin de répondre à ces questions, nous avons interrogé plusieurs responsables d'organismes de formation labellisés :

• Pauline Gaïa Laburte, responsable du Business développement à la Wild Code School. La première formation Wild Code School a ouvert ses portes il y a maintenant 2 ans. Quatre écoles ont été labellisées lors de la première vague de labellisation Grande école du numérique et trois autres ont également été ouvertes depuis. 

• Frédéric Bardeau, co-fondateur de Simplon. Cette école a été créée en avril 2013 avec l'ambition de faire du code un outil d'inclusion sociale. Elle s'inspire des bootcamps américains mais la différence est que les formations proposées sont gratuites. Il y a aujourd'hui trente écoles Simplon, situées principalement dans des quartiers populaires, en milieu rural et en Outre-Mer.

• Patrick Bergey, délégué général de la Société Philomathique de Bordeaux qui dispense la formation WebForce 3. L’objectif de la Société Philomathique de Bordeaux, association créée en 1808 est l’éducation et la formation professionnelle « ouverte à tous ». Elle opère dans des domaines d’apprentissages variés, pour répondre aux besoins des TPE / PME dans les métiers traditionnels, mais aussi dans les nouveaux métiers en tension comme celui de développeur web. Avec le label de la Grande École du Numérique, la Société Philomathique de Bordeaux a voulu donner de la visibilité à une formation professionnelle innovante dont l’ingénierie pédagogique a été initiée et développée par Alain Assouline, Président de WebForce 3. Il n’y a pas de prérequis pour rejoindre cette formation de 490 heures, seulement des tests de logique et de culture web. Un entretien individuel permet de valider la motivation de chaque candidat. 

• Claire Viguier, responsable Développement France et Yaëlle Wist, chargée de communication et marketing à la 3W Academy. Le centre 3W Academy a ouvert ses portes en octobre 2012 et la première formation a été lancée en décembre de cette même année. Cette formation a par la suite été labellisée en mars-avril 2016. 3W Academy propose une formation de 400h qui donne accès à un titre de niveau III reconnu par le RNCP. Une session de formation est lancée tous les quinze jours à Paris. En région, 3W Academy forme une quinzaine de personnes tous les trimestres, dans chacune de ses 4 écoles.

Nous avons également recueilli les témoignages d'anciens apprenants :

• Damien Marez, ancien élève de Simplon, aujourd'hui en CDI chez IBM Lille.

• Myriam Bugnazet-Khalfi, ancienne élève de WebForce 3, actuellement en recherche d'emploi.

Nous vous proposons leurs regards croisés sur la question de l'après dans les formations labellisées Grande École du Numérique et en profitons pour remercier chacun d'eux pour leur contribution à ce dossier. 

Comment se passe l'insertion professionnelle des apprenants ?

La Grande École du Numérique a labellisé de nombreuses formations. Si l'expérience est encore jeune, les résultats sont d'ores et déjà très prometteurs.

PGL (Wild Code School) : "Les premiers retours que nous avons sont très encourageants : 3 mois après avoir quitté la Wild Code School, 28% de nos apprenants ont trouvé un poste (CDD ou CDI), et une grande majorité sont en stage de 3 à 6 mois, souvent avec embauche à la clé. A 6 mois, 68 % de nos étudiants sont en poste, sur des postes de développeur web junior. A 1 an, ils sont 87 % à avoir trouvé un emploi. La plupart intègrent des structures de type startups, mais aussi des agences web, des PME. Un petit nombre se lance en freelance."

FB (Simplon) : "Depuis l'ouverture de la première session de formation en octobre 2013, près de 580 personnes se sont formées au code ou sont en cours de formation. Nos apprenants sont suivis à 3, 6, 12 et 24 mois, notamment via des questionnaires et des entretiens téléphoniques : une grande majorité accepte de se prêter au jeu des questions-réponses et nous tentons de prendre en compte toutes leurs remarques afin d'améliorer notre formation. Nous savons ainsi que 3 mois après leur sortie de Simplon, 1 apprenant sur 2 déclare avoir trouvé un emploi (37% de CDI, 37% de CDD). On compte également une bonne part de freelances. Une part plus faible de nos apprenants est en stage (9%) ou créé sa propre entreprise (7%). Peu décrochent. Globalement, la moitié de nos apprenants occupe un poste qui a trait à des compétences numérique (développeur fullstack, front end ou back end, intégrateur web, chef de projet web, médiateur numérique, webmaster,...) et leur rémunération brute annuelle tourne autour de 18 670 euros."

PB (WebForce 3) : "En Aquitaine, ce sont surtout les TPE/PME qui sont intéressées par nos élèves, dont certains travaillent déjà en free-lance. La première promotion expérimentale de 12 personnes (certifiée fin février 2016), à un taux de retour à l’emploi de 60 % dans le web. La première promotion de la Grande Ecole du Numérique s’est terminée fin juillet, les chiffres de retour à l’emploi sont encore prématurés. L’idéal étant que la majorité de nos apprenants puissent trouver un stage en entreprise à la sortie de la formation."

CV et YW (3W Academy) : "Plus de 80% de personnes trouvent un emploi à l'issue de notre formation : cela prend en général 3 mois, mais cela peut également aller plus vite. Certains montent leur entreprise, d'autres se lancent en tant que freelance ou choisissent d'approfondir leurs connaissances en poursuivant leurs études. Les profils qui trouvent le plus rapidement un emploi sont ceux qui ont une double casquette ou qui se reconvertissent."

Ces retours sont plus nuancés du côté des apprenants : 

MBK (diplômée de WebForce 3) : "L'insertion de ma promotion est pour l'instant assez moyenne, les projets professionnels et niveaux étant très différents. L'insertion dans le monde du travail est difficile mais possible : il ne faut pas hésiter à compléter son expérience avec d'autres formations et des stages."

DM (diplômé de Simplon) : "Dans ma promotion, nous sommes plus de la moitié à avoir pour l'instant décroché un stage, un CDD ou un CDI. Nous étions 24 et 10 ou 11 personnes ont un travail actuellement (au moins 8 sont en CDI). Cela devrait encore augmenter avec le temps. Nous avons eu la chance d'avoir d'excellents formateurs et d'avoir pu profiter de leur expérience pour arriver sur le marché de travail dans les meilleures conditions possibles. Ma formation a été un tremplin exceptionnel. Auparavant, je n'avais reçu qu'une réponse à une trentaine de candidatures. Après ma formation, stage inclus, j'ai reçu de nombreux appels sans avoir à faire de démarches et les entreprises étaient ouvertes à l'idée de me recevoir. Mon profil est devenu intéressant."

Quelles initiatives ont été prises pour favoriser l'insertion professionnelle ?

Les responsables que nous avons interrogés sont unanimes : le suivi des apprenants à la suite de leur formation est essentiel, et de nombreuses initiatives sont mises en place pour favoriser l'insertion professionnelle des apprenants.

PGL : "Le suivi post-formation est pour nous crucial : nous avons créé une communauté d'anciens élèves dans le but d'en faire un réseau national d'entraide et d'échanges. Les Campus Managers de nos écoles se tiennent régulièrement informés de l'évolution professionnelle de nos anciens élèves."

FB : "En plus du suivi de nos élèves, nous avons créé Simplon Prod, un département de Simplon qui produit des sites web et des applications mobiles, principalement à destination des ONG, associations, fondations et acteurs de l'économie sociale et solidaire, en employant des personnes issues des formations Simplon qui veulent continuer à se former en situation de travail."

PB : "En parallèle de l'apprentissage aux métiers d’Intégrateur et Développeur Web (2 certifications), la création d’un titre pro de Niveau III (RNCP) incluant un stage obligatoire de deux mois à la fin de la formation « socle », devrait voir le jour dès la fin de l’année si notre proposition faite dans le cadre du Plan Régional de Formation est retenue. Nous prenons grand soin, au regard de la diversité de notre public (décrocheurs, demandeurs d’emploi, diplômés de niveau 3 ou 2, salariés) de les accompagner dans la recherche de stages et d’emploi. C’est le principal objectif que nous nous fixons pour 2017. La qualité de nos formateurs (tous professionnels) au plus près de la réalité du terrain, permet l’évaluation constante du contenu pédagogique qui s’adapte rapidement aux évolutions constatées. Enfin, la pluralité des métiers traditionnels (Menuiserie, Couture,…) et du web déployés à la Philomathique permet à chacun de nos apprentis de la formation professionnelle de se saisir des outils numériques (objets connectés, logiciels 3D, cobotique) pour acquérir les compétences transversales nécessaires aux enjeux de demain."

CV et YW : "Concernant le suivi des apprenants, une coach professionnelle suit de près nos élèves parisiens et propose par exemple des ateliers pour travailler sur les CV ou pour s'entraîner aux futurs entretiens. Un forum d'entraide a été crée afin que les alumni partagent des offres d'emploi. Les professeurs sont disponibles durant la formation mais également après pour accompagner nos apprenants. Nous organisons aussi de nombreux speed-recruiting : les entreprises sont très intéressées par ces évènements et il n'y a pas pratiquement pas besoin de les démarcher pour les inviter. Étonnamment, ce sont nos étudiants qui sont les plus difficiles à démarcher : beaucoup sont déjà en poste ou estiment ne pas pouvoir justifier d'une expérience significative."

DM : "Dans ma promotion, nous sommes encore en contact grâce à l'application Slack, qui avait été créée au début de la formation afin de favoriser la communication entre élèves. Nous avons également un groupe sur Facebook pour que chacun puisse prendre des nouvelles des autres apprenants. Il en est de même avec nos formateurs."

Quels sont les atouts des apprenants de la Grande École du Numérique pour convaincre les recruteurs ?

Si côté école, tout est mis en oeuvre pour faciliter le recrutement des apprenants, la formation ne fait pas tout et il est essentiel pour tirer son épingle du jeu de posséder un certain nombre de qualités.

PGL : "Comme nous dispensons une formation courte, il est crucial pour ces apprenants d'avoir certaines qualités : nous encourageons chez eux la motivation, la soif d'apprendre, la capacité à faire de la veille sur leur nouveau domaine de compétences, la capacité à approfondir leurs connaissances en développement web mais aussi à se former plus tard à d'autres langages. Nous pensons que ces outils seront la clé de leur réussite car la formation leur donne le minimum de compétences nécessaires pour entrer sur le marché : à eux, par la suite, de transformer l'essai en continuant à se former tout au long de leur carrière."

FB : "La principale qualité reconnue par les employeurs, et donc mise en avant par les Simploniens, est leur autonomie dans le travail, leur goût pour le travail en équipe et leur capacité d'autoformation/montée en compétences."

PB : "Nous ne sommes pas en concurrence directe avec les grandes écoles privées formant souvent des Master 2, des chefs de projet, et encore moins avec les grandes écoles d’ingénieurs en informatique. Notre mission est d’éduquer de « bons futurs petits soldats du web » : agiles, performants et travaillant en équipe." 

La motivation semble également être un élément essentiel :

CV et YW : "La motivation est primordiale. Il est important de continuer à se former et d'enrichir son portfolio. Il ne faut surtout pas craindre d'être un profil atypique. Une personne en reconversion a en effet beaucoup à offrir à un futur employeur : la maturité, la capacité à s'investir dans l'entreprise, mais également un regard nouveau. C'est une grande force."

DM : "Pour l'apprentissage des langages, il ne faut surtout pas avoir peur de se lancer. Certaines technologies peuvent sembler très difficiles à apprendre ou à approcher. Il suffit de prendre son temps pour bien comprendre les bases avant de se lancer. Autre conseil, il ne faut pas avoir peur des heures supplémentaires, car les formations sont très courtes. Je n'ai personnellement jamais respecté les 35 heures. Je travaillais toujours chez moi le soir et mes semaines étaient bien remplies. Il est très important, de mon point de vue, de développer sa capacité à apprendre par soi-même et d'apprendre à se documenter, même si la majorité des sites sont en anglais. Une formation de 6 mois comme Simplon est très courte. On ne devient pas dévéloppeur en 6 mois. C'est pour cela qu'il est très important "d'apprendre à apprendre" pour pouvoir s'améliorer sur le long terme si on veut devenir un bon développeur ou chef de projet web."

Comment s'est passée votre recherche d'emploi ?

DM : "J'ai tout d'abord effectué une "pré-recherche" au début de ma formation. Mon objectif était de mieux appréhender ce que les entreprises recherchaient et attendaient des futurs candidats. Je souhaitais également découvrir les technologies qui étaient recherchées, qui pouvaient correspondre à mon profil. Même si chaque apprenant est libre de débuter sa recherche d'emploi quand il le souhaite, j'ai préféré m'y prendre assez tôt : environ trois mois avant la fin de la formation. Je me suis inscrit sur des réseaux sociaux professionnels, comme LinkedIn ou Viadeo. Je me suis également inscrit sur tous les sites qui me permettaient d'intégrer un CV, une bonne dizaine de sites en tout. Par la suite, j'ai envoyé des emails, lettres, CV et mes entretiens ont débuté. Un ou deux mois avant la fin de ma formation, Simplon Boulogne-sur-Mer a été habilitée à donner des stages à ses apprenants. Ce n'était pas prévu, mais j'ai saisi cette occasion en proposant aux entreprises que je sentais réticentes d'effectuer plutôt des stages au lieu de demander directement un CDD ou CDI. Grâce à un DailyJob qui se déroulait à EuraTechnologie, dans la ville de Lille, j'ai pu distribuer mon CV et me présenter auprès de diverses entreprises. J'avais déjà eu, deux années auparavant, un contact avec une personne des ressources humaines de IBM Lille. J'ai, de nouveau rencontré cette personne et cela a débouché, un peu plus tard, sur un premier entretien, puis un deuxième. J'ai effectué mon stage de trois mois chez eux. Tout en continuant à mettre à jour mon profil sur les réseaux sociaux professionnels et les sites d'emploi, j'ai commencé à recevoir de nombreux appels durant mon stage. J'ai également passé une dizaine d'entretiens sur la métropole Lilloise. Après plusieurs réunions internes avec mon tuteur de stage et d'autres personnes de IBM Lille, j'ai eu une proposition d'embauche en CDI en tant que développeur orienté front-end. Malgré deux autres propositions, j'ai choisi de continuer avec l'entreprise qui a bien voulu me donner une chance en m'acceptant en stage. Je suis en période d'essai en ce moment même."

Y-a-t'il des freins à l'insertion professionnelle de ces profils ?

Les entreprises restent encore frileuses vis à vis des apprenants issus de formations courtes. Un changement radical dans les mentalités, en privilégiant notamment la compétence au diplôme, est nécessaire.

MBK : "Les recruteurs connaissent très peu ces formations et favorisent plutôt les étudiants issus des écoles."

DM : "Une grande majorité d'entreprises (environ 95%) n'étaient pas ou peu ouvertes aux profils juniors, aux personnes n'ayant pas un bac +5 . Certaines proposaient des salaires très peu attractifs. Globalement les recruteurs ne connaissaient pas ma formation. Malgré une reconnaissance de plus en plus élevée, la quasi totalité d'entre eux m'ont demandé ce qu'était Simplon. Certains connaissaient l'école 42 de Free mais cela s'arrêtait là. Cependant, une fois ma formation présentée, les recruteurs s'intéressaient beaucoup au concept et leur perception était plutôt positive. Il ne faut donc pas hésiter à bien expliquer ce qu'est la formation et en quoi elle diffère des autres."

Frédéric Bardeau confirme ce point :

FB : La dernière étude prospective pour la branche des métiers numérique en Ile de France, réalisée par le Fafiec, montre que les mentalités sont en train de changer : le nombre de Bac+5 et Bac+4 est en baisse, car ce sont des profils "chers", qui sont difficiles à fidéliser. Les employeurs se tournent de plus en plus vers des profils tels que ceux que nous formons chez Simplon. La branche professionnelle de la filière numérique les encourage même fortement à le faire dans ses dernières recommandations.

Quels conseils donner aux futurs apprenants de la Grande École du Numérique ?

MBK : "Il faut faire beaucoup de stages, suivre des tutoriels sur toutes les technologies, et ne pas perdre la main suite à la formation, même si on est exténués après notre projet de fin d'études."

DM : "L'aventure Simplon a été absolument géniale et très positive pour mon cas. Je ne peux que conseiller aux autres personnes aimat l'informatique de tenter leur chance. Pour les personnes déjà selectionnées, je dirais qu'il faut travailler vraiment dur, persévérer et aimer ce qu'elles sont en train de faire. Une chose également très importante : travailler son savoir-être. Même si je considère que j'avais de bonnes bases sur ce point là, j'ai vraiment travaillé dur pour m'améliorer. Cela a été déterminant car mon entreprise m'a recruté sur mon savoir-être plutôt que de se focaliser uniquement sur mes compétences. Il faut être curieux, persévérant, ce point étant très important, travailleur et ne pas avoir peur d'aller à la rencontre des recruteurs."

 

L’insertion professionnelle des diplômés issus de formations labellisées Grande Ecole du Numérique est prometteuse même si elle reste nuancée. Les recruteurs ne sont pas encore familiers de ces nouvelles formations courtes et restent à convaincre quant à leur valeur. Bien que les écoles mettent en place des initiatives pour favoriser l’insertion de leurs étudiants, l’obtention d’un emploi nécessite la démonstration d’une grande motivation chez les nouveaux diplômés qui semblent avoir plus de choses à prouver que des étudiants sortant de Masters ou d’écoles d’ingénieur. Ces nouveaux formats de formations mettent en lumière une évolution majeure dans notre société : les compétences tendent à être de plus en plus reconnues sur le marché du travail, et la spécialisation n'est plus le seul objectif à atteindre dans un monde où il est possible, voire même indispensable, de se former tout au long de la vie. 

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Évènements

Colloque International e-éducation - Poitiers, Montréal (Québec) et Web Diffusion, du 7 au 10 novembre.

Festival d'automne des Universités numériques thématiques - Paris, du 8 au 10 novembre.

International Conference on Education and New Learning Technologies - Séville (Espagne), du 14 au 16 novembre.

E-LEARN 2016 - World Conference on E-Learning - Washington (USA), du 14 au 16 novembre.

Online Learning Conference Accelerate - Orlando (USA), du 16 au 18 novembre.

Conference Online Educa Berlin - Berlin (Allemagne), du 30 novembre au 2 décembre.

Journées de l'innovation pédagogique - Sousse (Tunisie), du 19 au 21 décembre.

International Conference on Technology Innovation and Learning Technology (ICTILT 2016) - Boston (USA), du 27 au 28 décembre.

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Crédits images : INRIA-0126-141.jpg © Inria / Photo Kaksonen ; Réunion d'ingénieurs de l'Equipex FIT, Inria-0231-316.jpg © Inria / Photo C. Morel ; Rencontres Inria-Industrie "Technologies du Web", Inria-0210-045.jpg © Inria / Photo Anteale

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Newsletter du sous-projet uTOP Inria "Valorisation de la recherche par la formation", réalisée dans le cadre du projet IDEFI uTOP, en coordination avec le partenariat Inria-Universités numériques fuscia.
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