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Le chiffre du mois

 

7 000

C’est le nombre de postes qu'il faudrait, dans l'idéal, créer afin de développer l’activité de formation continue dans les universités d’ici à 2020.

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Quoi de neuf en e-éducation ? 

(mars - avril 2016)

 

e-Learning

Bibliothèques Sans Frontières a lancé une chaîne YouTube dédiée à l'éducation. Les vidéos collectées par BSF Education sont à destination des élèves, collégiens, lycéens, étudiants et enseignants.

La compagnie spécialisée en e-learning Lynda.com, filiale de Linkedin, introduit des parcours de formation sur sa plateforme.

Le recteur de l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) et la Ministre de l’Éducation Nationale de Côte d’Ivoire ont signé une convention de financement pour un projet m-Learning

L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) lance un référentiel de compétences REL (Ressources en Ligne Éducatives).

Dans le cadre du programme MOOV (Massive Open Online Varsities), la ville de Johannesburg souhaite permettre à 25 000 de ses habitants d'avoir gratuitement accès à de l'e-learning via ses bibliothèques.

Six universités américaines ont travaillé avec des employeurs pour mieux comprendre leurs besoins. Fortes de ces témoignages, elles ont créé de nouveaux cours et des programmes de certifications pour leur nouvelle initiative : University Learning Store.

Udacity ouvre des bureaux en Chine et rend accessible une centaine de cours aux apprenants chinois, sous le nom de domaine youdaxue.com. Un nouveau directeur général (CEO) a été nommé à la tête du consortium : Sebastian Thrun quitte en effet ce poste pour celui de président d'Udacity et est remplacé par Vishal Makhijani, ancien directeur des opérations (COO) de Zynga. Le consortium lance également Udacity Connect (ou UConnect), un nouveau programme qui permet aux membres Nanodegrees et Nanodegrees Plus de se retrouver chaque semaine en présentiel pour travailler et s'entraider entre pairs. 

MOOCs, SPOCs

Le MOOC "Gestion de Projet" de Rémi Bachelet a rassemblé plus de 100 000 inscrits toutes sessions confondues. Ce cap a également été franchi par le MOOC "Du Manager au Leader" de Cécile Dejoux (CNAM). Citons également le MOOC "Cuisine : Les 101 techniques de base" de l'AFPA, qui a réuni plus de 52 000 inscrits lors de sa première session. 

La startup Unow a été mise à l'honneur deux fois : elle a été sélectionnée pour faire partie de la promotion Start Up 2016 de Hewlett Packard Entreprise et a également remporté le prix "développement commercial" de la Scientiacademy 2016.

Un article de Class Central fait le bilan d'une discussion menée lors des SWSXEDU 2016 (South by SouthWest Education Conference & Festival) sur les MOOCs et la formation professionnelle des enseignants.

OpenClassrooms lance son nouveau parcours "Réussissez votre transformation digitale", cours dont la particularité est d'être proposé sous la forme d'une websérie. La start-up souhaite s'étendre à l'international et notamment au Royaume-Uni, dans le domaine des compétences techniques. OpenClassrooms a également signé un partenariat avec la plateforme de MOOCs en compétences digitales Gymnasium d'Aquent. 

Coursera a publié une brève synthèse de la dernière conférence organisée pour ses partenaires. Le consortium, qui a désormais plus de 1000 cours actifs sur sa plateforme, a publié ce mois-ci une sous la forme d'une infographie un bilan intitulé : How the World Learns. Concernant les taux d'engagements sur les cours, Rick Levin, CEO de Coursera, a indiqué qu'ils étaient en nette amélioration puisqu'ils sont passés de 5% à 15%. Autre information : Coursera délivre désormais des "Certificates with Honors" : avec cette nouvelle mention, elle récompense les apprenants ayant obtenu des notes élevées.

Selon Anant Agarwal, le CEO d'edX, la technologie, et non pas les taxes, a le pouvoir de résoudre la crise de l'enseignement supérieur américain. Dans une récente interview, il a également souligné l'incroyable opportunité que constitue l'e-learning en Inde.

Une alliance européenne, nommée MOOQ, a été créée afin de développer un cadre de référence pour la qualité des MOOCs.

Selon une récente étude de l'université de Washington, la moitié des personnes suivant des MOOCs qui résident dans des pays en voie de développement auraient obtenu des certificats. 79% des personnes interrogées seraient parvenues jusqu'à la fin du cours qu'elles suivaient.

Le MOOC est-il devenu un produit d'e-commerce comme les autres ? C'est la question que se pose Christine Vaufrey (Thot Cursus, MOOC&Cie) dans un récent article de blog.

Formation continue

France Stratégie a dévoilé son rapport sur le CPA (Compte Personnel d'Activité).

Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) s'intéresse à l’efficacité des actions de formation sur les parcours professionnels.

En se basant sur les conclusions du rapport Germinet, un article du Monde fait le point sur la place de la formation continue dans l'enseignement supérieur.

Technologies, numérique

Une école des métiers du numérique, l'ISDD (International School of Digital Design), va ouvrir à Nîmes en octobre 2016 .

Simplon.co, le plus grand réseau de fabriques labellisées "Grande école du numérique", et Jokkolabs, premier espace de travail collaboratif d'Afrique de l'Ouest, scellent un partenariat pour "développer l'employabilité et l'émergence de nouveaux entrepreneurs numériques".

L'université de Poitiers, via le Campus Européen d’été, organise un Big Datathon Pédagogique avec les acteurs de la Francophonie (Groupe des Ambassadeurs francophones en France, AUF, OIF) et les partenaires du Groupement d’Intérêt Scientifique « Innover avec le Numérique pour l’Enseignement, la Formation et les Apprentissages ».

Acquisitions, financements

La start-up française Augment, spécialisée dans la réalité augmentée, vient de lever 4,7 millions de dollars.

Gradescope, projet issu de l'UC Berkeley et spécialisé dans la correction d'examens, a levé 2,6 millions de dollars pour inclure de l'intelligence artificielle dans son outil.

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Dossier : "Microlearning : faut-il faire court pour mieux apprendre ?"

Le numérique, et les technologies mobiles en particulier, ont profondément transformé nos usages et nos comportements, en bien comme en mal. Si notre capacité à faire plusieurs choses à la fois s'est considérablement accrue, notre capacité d'attention, elle, a atteint le seuil inquiétant de 8 secondes, soit une seconde de moins qu'un poisson rouge. Capter cette attention est devenu un enjeu crucial, notamment en ce qui concerne l'apprentissage.

Évolution des usages... et des usagers

La formation, notamment la formation professionnelle, se heurte tout particulièrement à ce nouveau défi : aujourd'hui, 80% de ce qui est appris est oublié en un mois, 15 % seulement des compétences acquises sont appliquées avec succès. De plus, une compétence devient aujourd'hui obsolète en l'espace de 2 à 5 ans. Comment bien former dans ces conditions ?

Du côté des formateurs, l'explosion du nombre d'outils et de plateformes, l'évolution très (trop ?) rapide des contenus, ou encore l'infobésité causent de nombreuses difficultés. Du côté des apprenants, la sur-sollicitation au quotidien (informations, mails) et un manque de temps chronique ont miné la rétention des connaissances. Un nouveau challenge se profile également à l'horizon : celui de la génération Y, élevée avec le numérique, qui constituera bientôt 70% des employés en entreprise : comment mobiliser et faire monter en compétence cette nouvelle génération de travailleurs ?

Le micro-learning, un début de réponse ?

Depuis de nombreuses années, le microlearning (aussi appelé micro-apprentissage) cherche à répondre à ces préoccupations. Si cette tendance a, par le passé, eu des appellations très différentes (grain pédagogique, learning object, reusable learning object, nano-learning...), elles recouvraient toutes le même objectif : faciliter l'acquisition des savoirs en le rendant le plus digeste possible. 

Les outils permettant de faire du microlearning sont aujourd'hui arrivés à maturité. Loin d'un modèle unique, ils peuvent prendre de multiples formes : micro-jeux, quiz, podcasts, présentations multimédias, textes limités à 140 caractères diffusés sur les réseaux sociaux... Dans un contexte où le mobile est en passe de devenir la principale plateforme utilisée, les applications ont la part belle. On peut par exemple citer Primer de Google pour le marketing, les flashcards de Cheggs, l'application de microlearning pour la programmation Lrn ou encore Duolingo, pour les langues. On peut aussi citer Snappico, un wikipédia sous forme de mini-cartes quotidiennes ou encore la plateforme Axonify, qui propose des contenus gamifiés de 3 à 5 minutes. Les initiatives ne manquent pas car le sujet inspire.

La vidéo aussi a sa place. Des start-ups, telles que Grovo, en ont fait leur spécialité, avec des vidéos ne dépassant pas 144 secondes : l'entreprise a récemment levé 40 millions de dollars, preuve du fort engouement qui existe aujourd'hui sur le sujet. Cependant, la vidéo, tout comme l'accès via internet, ne sont pas des prérequis du microlearning, qui se doit d'être disponible non plus ASAP (As Soon As Possible) mais ATAWADAC (Any Time Any Where Any Device Any Content). Google a ainsi distingué plus de 30 formats différents possibles pour le microlearning : l'essentiel est que le message soit retenu.

Du côté des cours en ligne, les MOOCs se heurtent eux aussi aux problématiques de rétention d'informations, d'accès mobile et de longueur des contenus. La recherche a souligné, il a quelques années déjà, l'importance de faire court : en 2013, la préconisation était de ne pas dépasser 6 minutes par vidéo. La durée-même des MOOCs semble décroître : sur la plateforme anglaise FutureLearn, on trouve de plus en plus de MOOCs de deux ou trois semaines (exemple) ; la plateforme de MOOC Aquent Gymnasium est récemment allée encore plus loin en proposant des MOOCs d'une durée totale d'une heure, les GymShorts. On reste encore loin d'un savoir "micro", mais la tendance est bien là.

Malgré la grande richesse des initiatives et les nombreuses possibilités d'innovation qu'il permet, le microlearning soulève encore de nombreuses questions : quelle forme privilégier pour les contenus ? Quelle est la taille optimale d'un objet pédagogique ? Le microlearning aura-t-il un impact positif ou négatif sur les capacités de mémorisation ? Et surtout, l'essentiel est-il suffisant pour apprendre ?

Et la recherche dans tout ça ?

Les chercheurs ont investi le champ du microlearning, et ce depuis de nombreuses années. Il faudra encore un peu de temps avant d'arriver à déterminer sa valeur ajoutée pour l'apprentissage. Le sujet recouvre des thématiques nombreuses et on peut, par exemple, citer :

• les travaux de Theo Hug (MIT) pour la dimension pédagogique,

• les recherches de Microsoft sur les aspects mobiles : MemReflex: Adaptive Flashcards for Mobile Microlearning, MicroMandarin: Mobile Language Learning in Context

• pour les aspects réseaux sociaux, les travaux de Gesa Kovacs, doctorant à Stanford

• des recherches sur les questions d' intéropérabilité, d'e-santé, de blended learning et bien d'autres sujets encore.

Le microlearning revient régulièrement dans les bouches des spécialistes car il répond à des préoccupations fortes qui se sont amplifiées avec l'arrivée du numérique dans nos usages. Mais les interrogations quant à son utilisation demeurent et il n'y a pas consensus quant à la forme qu'il doit prendre. Sans doute est-ce pour le mieux ? Dans un monde où les façons et les moyens d'apprendre diffèrent d'individu en individu, et où le temps manque, l'adaptabilité des formations aux besoins et impératifs des employés est la clé.

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Évènements

Mois de mai


3e colloque international en éducation - Montréal (Canada), du 5 au 6 mai 2016.

15th IACEE World Conference on Continuing Engineering Education - Porto (Portugal), du 17 au 20 mai 2016.

Games and Gamification summit 2016 - en ligne, du 18 au 19 mai 2016.

International Conference on Electrical, Electronic and Computer Engineering Technologies - Dallas (Texas), du 22 au 23 mai 2016.

Learning International Networks Consortium Conference (Workshop MOOC Makers) - Cambridge (Massachussets), du 23 au 25 mai 2016.

Séminaire : contributions au numéro spécial MOOC du Sticef - ENS Cachan, du 24 au 25 mai 2016.

Salon Innorobo 2016 - Paris, du 24 au 26 mai 2016.

Conference E-learning Africa - Le Caire (Egypte), du 25 au 26 mai 2016.

Colloque Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada ("Les enjeux futurs de l’encadrement en formation à distance") - Ottawa (Ontario), du 26 au 27 mai 2016.


A venir


Salon ORME 2.16 - Marseille, du 8 au 9 juin 2016.

FocusOn Learning 2016 Conference & Exposition (mobile learning) - Austin (Texas), du 8 au 10 juin 2016.

OpenedX Conference - Stanford University (Californie), le 14 juin 2016.

EDULEARN, 8th annual International Conference on Education and New Learning Technologies - Barcelone (Espagne), du 4 au 6 juillet 2016.

SIGGRAPH Conference on Computer Graphics and Interactive Techniques (event in computer graphics and interactive techniques) - Anaheim (Californie), du 24 au 28 juillet 2016.

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Crédits images : INRIA-0126-141.jpg © Inria / Photo Kaksonen ; Zoom sur la recherche, INRIA0049-0109.jpg © Inria / Photo C. Lebedinsky ; Rencontres Inria-Industrie "Technologies du Web", Inria-0210-045.jpg © Inria / Photo Anteale

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Newsletter du sous-projet uTOP Inria "Valorisation de la recherche par la formation", réalisée dans le cadre du projet IDEFI uTOP, en coordination avec le partenariat Inria-Universités numériques fuscia.
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