La veille uTOP-Inria a démarré en janvier 2013, au moment où le phénomène des MOOCs prenait de l'ampleur. Elle a suivi leur évolution durant quatre années cruciales pour ce nouveau format de cours. Nous avons voulu prendre du recul sur le phénomène en rassemblant dans ce dernier dossier le produit de la veille réalisée sur le sujet. Nous nous sommes notamment attachés à confronter les questionnements des premières années à ce qui a réellement été fait par la suite. En guise d'éclairage, nous vous proposons une sélection de publications marquantes et d'articles de recherche qui ont accompagné l'histoire de cet objet pédagogique.
2008-2011 : MOOC, y es-tu ?
Il était une fois, le MOOC. En 2008, dans un article de blog, Jeff Cobb, expert en TICE et en formation continue, partage son étonnement au sujet d'un nouvel "évènement pédagogique" à venir, le cours CCK08 (Connectivism and Connective Knowledge), co-créé par George Siemens et Stephen Downes : "Sur une période de douze semaines (...), Siemens et Downes vont tirer partie des outils du web et des médias sociaux pour faciliter l'apprentissage et les interactions. Leur cours est ouvert à tous. Jusque là, 1200 personnes se sont inscrites. Nul besoin de vous expliquer à quel point ce nouveau modèle d'apprentissage va pouvoir être utile aux associations, aux organismes sans but lucratif, (...) aux sociétés recherchant un meilleur engagement de leurs clients (...). Le potentiel est fabuleux. Et pas seulement pour la formation professionnelle ou la formation continue. J'espère sincèrement que cette idée ne sera pas uniquement reléguée à ce domaine".
Au final, plus de 2200 apprenants s'inscrivent à CCK08. Seuls 150 d'entre eux seront réellement actifs. Les "faiblesses" caractéristiques de l'objet MOOC sont déjà là et les premières réserves également : "Nos recherches ont montré que l'autonomie, la diversité, l'ouverture et l'interactivité sont en effet des caractéritiques du MOOC, mais qu'elles présentent un certain nombre de paradoxes difficiles à résoudre au sein d'un cours en ligne. Plus le cours est autonome, varié et ouvert, et plus les apprenants sont connectés, plus leurs possibilités d'apprendre sont limitées par le manque de structure, de support et de modération, habituellement associés aux cours en ligne, et plus ces apprenants souhaitent s'engager dans des groupes de forme plus traditionnelle, en opposition à un réseau ouvert.(...) Peut-on vraiment fusionner un large réseau ouvert en ligne avec un cours ? La question n'a pas encore été résolue".
Les expérimentations se poursuivent avec les cours Connectivism and Connective Knowledge 09, Personal Learning Environments and Knowledge Networks 2010, Connectivism and Connective Knowledge 11, Learning Analytics & Knowledge 11... En août 2011, le MOOC subit sa première mutation profonde quand les professeurs Sebastian Thrun et Peter Norvig de Stanford s'emparent de ce nouvel objet. Ils décident de trancher avec le modèle connectiviste pour proposer ce qu'on appellera un xMOOC, de format plus traditionnel et transmissif, sur le thème de l'intelligence artificielle. En un mois, plus de 124 000 personnes s'inscrivent. Le tsunami est lancé.
2008-2011, côté opinion
• MOOCs as ecologies – or – why i work on MOOCs
• Explore a New Learning Frontier: MOOCs
• 7 Things You Should Know About MOOCs
• Reinventing Education with Salman Khan, Peter Norvig and Sebastian Thrun
2008-2011, côté recherche
• The Technological Dimension of a Massive Open Online Course: The Case of the CCK08 Course Tools
• The Ideals and Reality of Participating in a MOOC
• The MOOC model for digital practice
• Cloud Computing and Creativity: Learning on a Massive Open Online Course
• A pedagogy of abundance or a pedagogy to support human beings? Participant support on massive open online courses
• Using mLearning and MOOCs to understand chaos, emergence, and complexity in education
2012 : l'année du MOOC
On le sait, la volonté d'une université "ouverte" ne date pas d'hier. Les formats d'apprentissage à distance non plus. Des initiatives telles qu'Open University (1969), UOC Université Ouverte de Catalogne (1994), Lynda.com (1995), Khan Academy (2006), ou encore Alison (2007) ont déjà grandement pavé la voie. Ce qui différencie les MOOCs, c'est de combiner des cours gratuits, ouverts à tous, proposés par des universités d'élite à des sessions à distance. La technologie est mûre pour ce nouveau format. Les réseaux sociaux font partie intégrante des usages. La vidéo devient centrale.
2012 voit apparaître les premiers consortiums de MOOCs. Sebastian Thrun annonce son départ de Stanford pour lancer Udacity en janvier. Issus de la même université, Andrew Ng et Daphne Koller lèvent 16 millions de dollars et lancent Coursera en avril. Un mois plus tard, MIT et Harvard lancent la plate-forme de MOOCs EdX, sous la houlette d'Anant Agarwal : son MOOC Circuits and Electronics, diffusé sur la très récente mini-plateforme MITX, avait réuni plus de 120 000 apprenants un mois plus tôt.
Le mouvement MOOC accélère. En octobre, LMS Instructure lance Canvas Network. En novembre, c'est MiriadaX, qui vise avant tout un public hispanophone, qui prend son envol, suivie par l'annonce, quelques semaines plus tard, de 12 universités britanniques, dont l'Open University, résolues à créer elles aussi leur plateforme : ce sont les débuts de FutureLearn. Des plateformes de taille plus modeste voient également le jour : Open Hasso Plattner Institute, MRUniversity, VentureLab...
2012 voit l'offre de MOOCs monter considérablement en puissance et les partenariats entre plateformes et universités se tisser de toutes parts. En moins d'un an d'existence, Coursera, qui bénéficie du développement le plus rapide, rassemble à elle seule 35 universités partenaires, 2.4 millions d’utilisateurs, 215 cours ! Google ne résiste pas non plus à l'appel du MOOC et après avoir lancé un cours sur la recherche sur Internet, rend sa technologie Course Builder open-source et annonce un partenariat avec la Saylor Fondation pour développer de nouveaux cours en ligne. Du côté des connectivistes, on assiste à la création du méta MOOC "MOOC MOOC" et du tout premier MOOC français, Itypa (Internet, tout y est pour apprendre). Mais le mouvement cède peu à peu du terrain.
Le modèle intrigue et soulève de nombreux questionnements : le MOOC menace-t-il la place prépondérante des universités ? Qui sont les apprenants qui suivent les MOOCs ? Quelles modalités d'évaluation mettre en place pour évaluer un nombre massif d'apprenants ? Les MOOCs peuvent-ils donner lieu à des crédits universitaires ? Une autre question majeure se forme également dans tous les esprits : celle du modèle économique.
2012, côté opinion
• 2012 : The Year of the MOOC
• Le MOOC, mode d'emploi
• Who Takes MOOCs?
• Massive Open Online Courses -- A Threat Or Opportunity To Universities?
• How Will MOOCs Make Money?
• Quelles modalités d'évaluation pour les MOOCs ?
• MOOCs for Credit
2012, côté recherche
• MOOCs and the AI-Stanford like Courses: Two successful and distinct course formats for massive open online courses
• Making sense of MOOCs: Musings in a maze of myth, paradox and possibility
• Emotive Vocabulary in MOOCs: Context & Participant Retention
2013 : qui a peur du grand méchant MOOC ?
Les premiers mois de 2013 confirment l'intérêt qu'ont éveillé les MOOCs avec l'apparition d'Open2Study en mars en Australie et de FutureLearn en septembre au Royaume-Uni. Un mois plus tard, c'est au tour de l'Allemagne de lancer Iversity. A la même période, la Commission Européenne lance le portail OpenUpEd. Les plateformes de langues arabe Edraak et Rwaq voient également le jour. Des initiatives plus modestes fleurissent dans le monde entier, la plupart bénéficiant du partage en open-source du code source de la plateforme edX.
Après des projets précurseurs tels que le MOOC Itypa ou le MOOC Gestion de Projet, la France finit elle aussi par se lancer dans la course avec l'annonce en octobre d'une future plateforme nationale, France Université Numérique. Des startups spécialisées émergent sur ce nouveau marché : Unow décide d'apporter son expertise dans la création de MOOCs, le Site du Zéro tire parti de son expérience dans les cours en ligne pour devenir OpenClassrooms, et Coorpacademy, menée par l'ancien PDG de Google France, investit le marché des MOOCs en entreprises, les COOCs... Bien d'autres suivront par la suite. Certains sont plus mitigés face au phénomène : le portail OCEAN souhaite mettre en avant les MOOCs français de qualité et propose la francisation de l'acronyme MOOC en FLOT (Formation en Ligne Ouverte à Tous), tandis qu'un collectif anti-MOOC voit le jour et essuie de nombreuses critiques.
Si elle est témoin d'un intense fourmillement sur le marché des MOOCs, 2013 est aussi l'année des grands questionnements sur le domaine. La monétisation est la préoccupation centrale et chaque plateforme a son approche. Dès janvier, Udacity noue un partenariat avec San Jose State University pour proposer des cours à tarifs réduits (edX fera de même). Quelques mois plus tard, une nouvelle expérimentation voit le jour, en partenariat avec Georgia Tech et AT&T, pour proposer des masters en ligne low-cost. En avril, Coursera met en place son fameux système de reconnaissance de frappe au clavier, le Signature Track et propose des certificats vérifiés et payants. Plus tard, en septembre, ce sera au tour d'edX de se lancer sur le marché de la certification payante, via les parcours de formation XSeries. Mais ces solutions, bien que prometteuses, ne parviennent pas encore à assurer la pérennité financière des consortiums.
En parallèle, la question des crédits universitaires prend également de l'ampleur, tout particulièrement aux Etats-Unis, où les frais d'inscriptions des universités sont colossaux : en février, le Conseil Américain de l’Éducation donne son autorisation pour mettre en place une équivalence entre 5 cours de Coursera et des crédits universitaires, tandis qu'en Californie, un projet de loi encourage les équivalences pour des crédits pour les MOOCs... Des projets comme MOOC2Degree, réunissant plus de 40 universités américaines publiques adressent également cette problématique. En bonne position pour repérer les étudiants les plus doués, grâce à la manne que représente les learning analytics générés par les cours, les plateformes aspirent également à jouer le rôle de recruteurs : Coursera, par exemple, avait annoncé dès décembre 2012, la création de Coursera Career Services.
De son côté, la recherche sur les MOOCs explose. George Siemens lance notamment la MOOC Research Initiative : financée par la Foundation Bill & Melinda Gates et aujourd'hui disparue. L'initiative avait pour but de fédérer les chercheurs et d'évaluer les MOOCs ainsi que leur impact sur l'apprentissage, l'enseignement, les politiques éducatives. L'engagement des apprenants, ou plutôt le manque d'engagement, focalise les inquiétudes des pédagogues. En effet, on découvre que moins de 7% d'inscrits en moyenne finissent les cours. Les plateformes se mettent à explorer la voie du présentiel, de la classe inversée, et du mentorat pour améliorer ces résultats. Udacity propose alors ses premiers regroupements : les CoursePods. Coursera signe un partenariat avec la MOOC Camp Initiative du département d'État américain afin de créer l'initiative Coursera Learning Hubs : 30 centres d'apprentissage voient le jour dans 24 pays sur les cinq continents. On teste la voie de la gamification avec des initiatives telles que Pagamo ou encore Moocdemic. En novembre, une étude vient changer la perception que tous se faisaient des MOOCs : alors que la principale motivation des plateformes, notamment américaines, était de démocratiser les savoirs, on apprend que les MOOCs atteignent majoritairement des personnes privilégiées et éduquées. Le profil de l'apprenant type se dessine : un homme d'une trentaine d'années, en poste, et possesseur d'un master... L'année 2013 se finit sur un coup de théâtre : Sebastian Thrun désavoue les MOOCs et décide de concentrer les efforts d'Udacity sur la formation professionnelle.
2013, côté opinion
• The Professors’ Big Stage
• MOOCs for credit
• MOOC Skeptics at the Top
• From a Million MOOC Users, a Few Early Research Results
• 2013, l'année des Moocs en français ?
• De qui se MOOCS t'on ?
• Selon un sondage, la France est en retard sur les cours en ligne
• Très chers MOOCs...
• Nature Special : Learning in Digital Age
2013, côté recherche
• Chronique des MOOCs
• MOOCs and the AI-Stanford like Courses: Two Successful and Distinct Course Formats for Massive Open Online Courses
• MOOCs : la standardisation ou l'innovation ?
• MOOCs and the Funnel of Participation
• Deconstructing Disengagement : Analyzing learners subpopulations in MOOCs
• MOOC Completion rates
• Studying Learning in the Worldwide Classroom: Research into edX’s First MOOC
• The MOOC Phenomenon: Who Takes Massive Open Online Courses and Why?
• Tuned Models of Peer Assessment in MOOCs
• Retention and Intention in Massive Open Online Courses: In Depth
• Studying Learning in the Worldwide Classroom Research into edX’s First MOOC
2014-2016 : Le MOOC est mort, vive le MOOC !
Les années 2014 à 2016 viennent contredire tous ceux qui annonçaient la mort imminente des MOOCs. Aussitôt condamné, le format renaît de ces cendres, inlassablement. Eclairé par la recherche, le MOOC évolue et les acronymes se multiplient : ses héritiers se nomment COOC, SPOC, SOOC, DOCC, POCC, SMOC... certains auront plus de succès que d'autres.
2014 est définitivement l'année de la maturité. La recherche sur les MOOCs permet d'affiner le modèle : on sait désormais que la durée optimale d'une vidéo dans un MOOC est de six minutes, que l'engagement de l'apprenant qui s'inscrit une semaine avant le début d'un cours double. La question de l'engagement n'est d'ailleurs plus si préoccupante : au travers de l'analyse des différents types de participants, on comprend que de nouvelles manières d'apprendre se mettent en place, qu'au côté d'apprenants venus suivre l'intégralité d'un cours et passer une certification, il y a aussi des apprenants venus "picorer" essentiellement ce dont ils ont besoin. Le Mobile Learning gagne du terrain : alors que Coursera, Udacity et edX investissent dans des applications, FutureLearn, qui a compris très tôt l'importance de cette tendance, a pensé sa plateforme en mobile-first. Il est de plus en plus essentiel, pour les publics africains, friands de MOOCs, mais aussi plus largement, pour tous ceux qui pourraient en bénéficier, que le savoir devienne accessible partout et à toute heure. De fait, la structure des cours évolue : les sessions de MOOC se rapprochent, et l'on parle même de les proposer en permanence...
Alors que les marchés chinois, russe et indien se laissent eux aussi séduire par les MOOCs, de nouvelles problématiques liées aux traductions, sous-titrages et transcriptions émergent. Paradoxalement, le format MOOC se referme peu à peu et évolue de plus en plus vers un modèle payant. Udacity renonce aux certificats gratuits et prépare ses futurs nanodiplômes grâce à une levée de fonds de 35 millions de dollars. Coursera lance elle aussi des parcours de formation payants, les Specializations. La plateforme investit également le champ du tutorat. Les résultats du MOOC comme outil de recrutement se révélent, eux, mitigés, et certains consortiums, comme edX, renoncent rapidement à mettre en contact apprenants et employeurs.
En Europe, les projets ECO, EMMA et HOME voient le jour. Les deux premiers prônent notamment un modèle de MOOC social, le sMOOC, où les participants deviennent contributeurs et sont accompagnés de tuteurs rétribués. En France, comme partout ailleurs, les MOOCs professionnels voient se dessiner un bel avenir devant eux. De nouvelles plateformes font leur apparition telles que Les MOOCs pour l'emploi de Pôle Emploi, Solerni d'Orange, Rue 89 MOOC, ou encore Neodemia, récemment rachetée par Gutenberg Technology. Des plateformes à destination des collégiens et des lycéens, telle que celle de France TV Education, émergent. Les certificats de MOOC font leur apparition sur les CV ou les profils Linkedin.
De 2014 à 2015, le nombre d'utilisateurs sur les MOOCs passe de 16 à 35 millions, preuve que l'engouement est toujours là. L'année 2015 est marquée par de nombreuses recherches et réflexions liées à l'automatisation : amélioration de la correction automatisée des exercices, robo-readers et robo-graders, mise en place d'évaluation par les pairs, Adaptative Learning occupent le devant de la scène. On parle aussi régulièrement de l'apport que pourrait constituer le micro-learning. Autre tendance de 2015 : le MOOC permanent. Tout comme Coursera, edX souhaite "dissocier le temps, les contenus" que ce soit via des MOOCs permanents, en augmentation sur la plateforme, ou via du blended learning.
En 2016, le MOOC poursuit sa mue : son format est plus court, plus flexible, les cours sont ouverts plus régulièrement (si ce n'est en permanence). Les dates de remises des devoirs se sont également assouplies : on exige moins de l'apprenant d'être assidu chaque semaine. Contrecoup de cette disponibilité : les forums sont moins actifs, et les interactions sociales, pourtant partie intégrante des MOOCs, se font moindres. Les cours orientés projet ont le vent en poupe, à l'image des nanodiplômes d'Udacity et des récents partenariats d'edX avec la Nasa et Boeing.
Dans le fond, le contenu a peu évolué. Ce n'est pas le cas de la cible : les MOOCs se sont progressivement recentrés sur la formation continue et le freemium est devenu la règle. EdX a par exemple renoncé aux certificats sur l'honneur pour les apprenants qui suivent des cours gratuitement. Toujours dans ce sens, après le départ de ses deux fondateurs, Coursera a cessé de proposer des évaluations notées aux apprenants qui suivent gratuitement les cours et se rémunère désormais grâce à un système d'abonnements. En France, la plateforme France Université Numérique inclut désormais des certificats payants dans son offre et OpenClassrooms a mis en place un nouveau mode premium dédié à l'apprentissage en groupe : le Premium Class. Le MOOC perd de plus en plus son côté ouvert : en témoigne la montée en puissance des SPOCs et des COOCs.
2014-2016, côté opinion
• Faut-il investir dans les MOOC ?
• Why free online classes are still the future of education
• Les États-Unis déjà dans l'après-Mooc
• Pour un modèle européen des MOOCs visible et interopérable
• Après les MOOC, découvrez les SPOC, le nouveau format de l’enseignement à distance
• Les MOOC, futur canal de recrutement des entreprises ?
• MOOC certifications not a measure of learning, say edX researchers
• Formation continue : les MOOC font leur timide révolution
• Que vaut réellement un MOOC sur votre CV ?
• MOOC : « La France a rattrapé son retard »
• MOOCs in 2015: Breaking Down the Numbers
• La révolution MOOC a-t-elle eu lieu ?
• Who’s Benefiting from MOOCs, and Why
• Les Mooc au service de la lutte contre les inégalités ?
• Les universités africaines voient l’avenir en MOOC
• Les Mooc, FUN et bientôt payants ?
• Le mobile est l'avenir du Mooc
• Le MOOC, nouvel outil des entreprises qui peinent à recruter
• Humans, the Latest MOOC Feature
2014-2016, côté recherche
• MOOCs: Expectations and Reality
• Institutional MOOC strategies in Europe
• Experiences and best practices in and around MOOCs
• Proceedings EMOOCS 2014
• Proceedings EMOOCS 2015
• Proceedings EMOOCS 2016
• How Video Production Affects Student Engagement: An Empirical Study of MOOC Videos
• Persistence Patterns in Massive Open Online Courses (MOOCs)
• Cultural Translation in Massive Open Online Courses (MOOCs)
• The Employer Potential of MOOCs: A Mixed-Methods Study of Human Resource Professionals’ Thinking on MOOCs
• Resource Requirements and Costs of Developing and Delivering MOOCs
• Interactive Learning Analytics: From Accountability to ‘Opportunity Management’ in a Multi-actor Perspective
• Self-Directed Learning of Experienced Adult Online Learners Enrolled in FutureLearn MOOCs
2017 - ? : Le MOOC de la fin ?
Après quatre années mouvementées, le bilan des MOOCs semble mitigé : ils n'ont ni révolutionné la pédagogie, ni démocratisé les connaissances, et leur modèle économique est encore loin d'être parfait. Les attentes étaient sans doute trop élevées. Cependant, force est de constater que les MOOCs n'ont pas disparu, et ce malgré un coût de production dissuasif. Pourquoi ? Parce que ce format reste un formidable produit d'appel pour les universités, un immense terrain d'expérimentation pour les chercheurs, un excellent outil de formation continue, mais aussi un livre ouvert pour tous ceux qui aiment apprendre, un peu, beaucoup, passionnément... Le MOOC s'est peu à peu fait une place dans le paysage de l'enseignement supérieur. Cependant, hors de ce milieu, il reste encore largement méconnu : 25 % des salariés savent ce qu’est un MOOC, 2% des organisations seulement l'ont mis en place. Le MOOC est finalement loin d'être aussi massif qu'on le pense. Il reste un produit de niche, qui n'a pas encore atteint le grand public : beaucoup de réflexions et d'expérimentations restent à mener pour qu'il le fasse. Peut-être alors pourra-t-on renouer avec les promesses du début ?
Lors d'une récente visite à l'Université de Stanford, Antoine Amiel, fondateur de LearnAssembly et de la FrenchEdTech, faisait deux constats : "(...) le premier est l’hostilité presque agressive avec laquelle les Moocs sont maintenant considérés. Le deuxième est l’esprit moutonnier du monde, qui duplique ce que font les Américains sans s’interroger (...) Ainsi, je rencontre encore des gens qui déplorent que la France n’ait pas produit assez de Moocs, comme si le critère quantitatif avait du sens." Il manque effectivement aujourd'hui une réelle initiative européenne pour les MOOCs qui pourrait évoluer en dehors du modèle diffusé par les grands consortiums américains, à l'image de ce que demande Divina Frau-Meigs, qui a notamment travaillé à la plateforme de sMOOCs ECO : "L’Europe peut encore pallier son manque de confiance en sa propre force de proposition. Elle peut se positionner de manière originale dans l’offre mondiale, notamment en gardant son modèle de service public qui a besoin de se réaffirmer comme le mode d’accès à l’éducation et l’apprentissage dans le numérique. Elle ne peut rester sur un modèle nostalgique de l’université qui génère de l’inégalité et bloque la transition numérique dans ce qu’elle a de positif. Il faut donc inscrire les MOOC dans une EdTech à l’européenne, dans un esprit de partage et de mutualisation, non de concurrence."
Il y a fort à parier que le MOOC va encore beaucoup évoluer dans les années à venir, dans sa forme, mais aussi ses contenus, ses appellations. L'objet suscite encore beaucoup d'intérêt, comme le prouve la décision tardive de la prestigieuse Université d'Oxford de se lancer elle aussi dans la course. L'avenir appartient, bien sûr, à ceux qui ne cesseront d'innover et de faire évoluer leurs cours, à l'image du MOOC Gestion de projet dont les éditions se succèdent et ne se ressemblent pas. De nombreuses questions restent en effet sans réponse : comment atteindre de nouveaux marchés d’usagers ? Quels formats imaginer pour la formation initiale ? Comment rendre les parcours plus flexibles, plus accessibles, plus adaptables ? Comment mieux intégrer le social learning, le mobile learning, le blended learning ? Quelles évolutions pour tout ce qui touche à l'authentification, la correction des devoirs, la certification, l'accréditation mais aussi plus globalement les données d'apprentissage ?
Les défis ne manquent pas et l'aventure, semble-t-il, ne fait que commencer.
L'avenir des MOOCs, côté opinion
• MOOC Trends in 2016: MOOCs No Longer Massive
• The future of online learning
• MOOC : après la révolution, l'âge de raison
• MOOC français : l'heure des choix
L'avenir des MOOCs, côté recherche
• MOOC research: some of what we know and avenues for the future
• Where is Research on Massive Open Online Courses Headed? A Data Analysis of the MOOC Research Initiative
• Learning from MOOCs: lessons for the future