Newsletter No 20 janvier 2015 – Usages innovants en e-éducation

Newsletter du sous-projet IDEFI uTOP INRIA Valorisation de la recherche par la formation

No. 20 – janvier 2015
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Ce mois-ci, dans notre dossier : « MOOCs, où en est-on ? »

Quelques chiffres

  • Plus de 350 : c’est le nombre d’entreprises qui collaborent actuellement avec Coursera et Udacity pour identifier les meilleurs étudiants, susceptibles d’être de bons candidats lors d’un recrutement (infographie, 25/01/2015).
  • 80 000 : c’est le nombre d’employés chez Google qui se sont inscrits au cours HTML5 d’ Udacity (infographie, 25/01/2015).
  • 18% : c’est, en 2014, le pourcentage d’entreprises qui ont utilisé des applications mobiles pour la formation de leurs employés (infographie, 25/01/2015).

Quoi de neuf en e-éducation ?

En France

  • La startup SpeachMe, qui s’est positionnée sur le marché des COOCs, souhaite « continuer sur sa lancée en 2015, avec à la clé un développement à l’international pour devenir une référence mondiale du secteur de la formation en ligne » (article, 05/01/2015).
  • Claroline Connect lance une campagne de financement via Ulule (article, vu le 06/01/2015).
  • 360Learning publie un livre blanc sur la digitalisation des formations métier en entreprise (article, 12/01/2015).

Dans le Monde

  • Pearson va développer le cadre d’évaluation de PISA 2018 (article, 10/12/2014).
  • L’ACE (American Council of Education) a annoncé la décision de 25 universités de faire partie de son projet de crédits alternatifs (article, 15/12/2014).
  • Penn State University a ouvert pour ses enseignants et ses étudiants un studio d’enregistrement ne nécessitant aucune compétence technique (article, 17/12/2014).
  • edX propose désormais une vingtaine de cours permanents (site, vu le 06/01/2015).
  • Code.org va former les enseignants de 60 districts scolaires américains (article, 08/01/2015).
  • Guokr, l’un des partenaires chinois de Coursera, a levé 20 millions de dollars pour continuer à faire des MOOCs (article, 22/12/2014; article, 11/01/2015).
  • Barack Obama souhaite mettre en place des lois protégeant les données des étudiants du primaire et du secondaire (article, 12/01/2015).
  • Un philanthrope new-yorkais a donné 1 million de dollars à edX. Son souhait : rendre gratuits certains cours de première année d’université (article, 14/01/2015).
  • Lynda.com a annoncé une levée de fonds de 186 millions de dollars (article, 15/01/2015).
  • Khan Academy lance son premier challenge mathématique, nommé Learnstorm (article, 16/01/2015).

Technologies

  • La nouvelle version du LMS Docebo inclut un « MOOC Builder » dédié à la construction de MOOCs pour les entreprises (article, 08/01/2015).
  • Google a lancé ce mois-ci une application mobile Google Classroom (article, 14/01/2015).
  • Google a stoppé la vente de ses Google Glass (article, 15/01/2015).
  • Dans un récent article, Edsurge s’intéresse aux outils développés par le MIT Media Lab pour l’apprentissage des adultes (article, 15/01/2015).
  • Le service Dailymotion Cloud, qui héberge notamment les vidéos de France Université Numérique (FUN), va s’arrêter prochainement (article, 21/01/2015).

Partenariats

  • EdX devient partenaire de Microsoft : « EdX and Microsoft are announcing a partnership to make it easy to create online courses authored with Office Mix and experienced through edX.org. »(article, 02/12/2014).
  • Chalmers University of Technology et Purdue University deviennent partenaires de edX (article, 18/12/2014; article, 26/12/2014).
  • Coursera devient partenaire de la plateforme chinoise Hujiang (article, 12/01/2015).
  • Le nouveau partenaire de Coursera Xi’an Jiaotong va proposer des MOOCs à la demande, disponibles en permanence (article, 22/01/2015).

Bilans, critiques

  • Le site Hack Education a fait le bilan des meilleurs startups TICE de 2014 (article, 29/12/2014).
  • Forbes a fait paraître son classement des 30 personnes de moins de 30 ans prometteuses dans le monde de l’éducation (article, vu le 12/01/2015).
  • Un nouveau rapport de SRI Education fait le point sur l’impact des cours en ligne sur l’apprentissage des étudiants (article, 15/01/2015).

Nouveaux cours

Février

  • Pour le 02/02/2015 : un MOOC « Programming in Scratch, par HarveyMuddX, sera bientôt disponible sur edX.

Mars

Dossier : « MOOCs, où en est-on ? »

Il y a près de trois ans, le New York Times nommait 2012 « L’année des MOOCs« . De nombreuses prédictions, positives ou négatives, avaient vu le jour sur le sujet : comme le résume bien Simon Nelson de FutureLearn, ces cours devaient « révolutionner l’éducation, détruire le système universitaire, mettre les enseignants au chômage, atteindre les coins les plus reculés de cette planète et permettre à tous d’avoir accès à la connaissance ». Ces deux dernières années, le phénomène a, sans surprise, suivi le « Hype Cycle » de Gartner, passant d’un « lancement » enthousiaste à un « pic d’espérances exagérées », avant de brusquement chuter dans un « gouffre de désillusions ». Ce point a probablement été atteint fin 2013, quand Sebastian Thrun, créateur d’Udacity, l’un des trois grands consortiums américains en lice sur le marché des MOOCs, a fortement critiqué la qualité de ces cours avant de rendre ses contenus payants, notamment pour la formation continue. Depuis, les MOOCs ont poursuivi leur chemin : où en sont-ils aujourd’hui ?

Dans un récent article, Sir John Daniel et deux de ses collègues ont fait le constat que, loin de remplacer les modèles éducatifs déjà en place, les MOOCs en sont devenus les compléments. Ils ont également souligné que les évolutions de ce format ont été si nombreuses qu’elles ont remis en question l’appellation même de « MOOC ». Autre constat, les deux grandes difficultés que connaissent ces cours, le faible engagement des apprenants et le modèle économique, sont encore présentes, même si la compréhension de ces phénomènes commence désormais à s’affiner. De plus, alors qu’on espérait démocratiser les savoirs, on s’est aperçu que les MOOCs attiraient principalement des personnes déjà diplômées. La question de l’accréditation, quant à elle, n’a connu que des avancées timides.

Face à ces difficultés, les grands consortiums ont revu leurs copies : l’anglais FutureLearn ne se revendique aujourd’hui plus comme une plateforme de MOOC mais comme une plateforme de social learning, le consortium edX, qui est à but non-lucratif, envisage de faire payer des licences pour ses cours aux pays qui ont adopté sa plateforme open source, tandis que le géant Coursera travaille sur une nouvelle version de sa plateforme, qui ferait la part belle aux MOOCs à la demande… Cependant, il faut souligner qu’aucun d’entre eux ne pense pour l’instant à renoncer à ce format.

Car les chiffres restent toujours impressionnants : Coursera, par exemple, compte plus de 900 cours dans son offre, et souhaite élargir son offre à 5000 cours d’ici trois ans, soit l’offre d’une université de taille moyenne à grande. Le consortium compte plus de 11 millions d’apprenants, et la progression des inscriptions reste constante, preuve d’un intérêt toujours marqué. La vente de certificats vérifiés reste sa principale source de revenus : aujourd’hui près d’1 apprenant sur 4 ayant terminé un cours opte pour cette option et parmi les détenteurs de ces certificats, plus de 70% inscrivent les cours qu’ils ont suivis dans leur profil Linkedin. Pour ce consortium, 2014, loin d’être l’année d’une mort annoncée, a été celle « de la maturité« . Coursera se lance petit à petit sur le marché des MOOCs à la demande, ayant remarqué que les inscriptions pour ces cours permanents étaient trois à quatre fois supérieures aux inscriptions habituelles.

C’est en effet, une grande tendance actuelle dans les MOOCs : les apprenants souhaitent de plus en plus pouvoir suivre les cours à leur rythme. Tout comme Coursera, Anant Agarwal (edX) en est très conscient et souhaite « dissocier le temps, les contenus » que ce soit via des MOOCs permanents, en augmentation sur la plateforme, ou via du blended learning.

Les MOOCs n’ont en effet pas encore dit leur dernier mot, et les perspectives restent nombreuses : certains les voient comme les dignes remplaçants des manuels scolaires (moins onéreux, facilement éditables), d’autres imaginent des contenus multi-plateformes… S’ajoute à cela le boom des MOOCs professionnels, ou COOCs comme par exemple Coorpacademy : la formation continue a plus que jamais le vent en poupe grâce à ces cours. D’autres voient également l’occasion de repenser les parcours, de rendre l’apprentissage plus adaptatif, plus personnalisé.

On le voit, les MOOCs restent plus que jamais un excellent terrain d’expérimentations, et ce, notamment pour la recherche qui a encore beaucoup à faire dans ce domaine : le récent article de Justin Reich, lead researcher chez HarvardX, qui appelle à un « redémarrage » de la recherche sur les MOOCs, en est la preuve : « For MOOC research to advance the science of learning, researchers, course developers, and other stakeholders must advance the field along three trajectories: from studies of engagement to research about learning, from investigations of individual courses to comparisons across contexts, and from a reliance on post-hoc analyses to greater use of multidisciplinary, experimental design » .

Sources

Quelques publications

  • Les films promoteurs de MOOC, une rhétorique de la « divisio » – Alain Jaillet, Distances et médiations des savoirs, 8 | 2014 : « Le développement des MOOC, s’accompagne d’un renouveau de l’utilisation du film à des fins d’enseignement. Pour se présenter, pour donner envie aux étudiants de s’inscrire, les MOOC réinstallent le film comme instrument pédagogique. « 

Évènements récents et à venir

  • 21/01/2015-24/01/2015 – BETT 2015 – Londres
  • 27/01/2015-29/01/2015 – LearnTec – Karlsruhe

Mots clés : « e-éducation », « MOOC », « TICE », « plateforme e-learning », « université en ligne », « sciences du numérique », « FUN », « France Université Numérique », « MOOC à la demande, « COOC, « MOOC permanent », « Hype Cycle », Gartner »

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